AN TAN LONTAN, Support Black Business
Quand j'étais toute petite, la notion de Black Business n'existait pas.
Tout du moins, on n'avait pas besoin de nommer cet acte, pas besoin de justifier, encore moins besoin de forcer les noirs à se soutenir.
Dans un article, il y a quelques mois de cela, BUY BLACK, THINK BLACK je vous faisais ma liste perso de marques d'afro entrepreneurs (seuls ou accompagnés de personnes non noires) que j'ai eu l'occasion de tester (produits) ou que je suis (informations, productions diverses).
Ce n'est pas d'aujourd'hui que j'achète des produits fabriqués et vendus par des personnes de ma communauté, mais en passant l'année à faire des partenariats et de la pub pour des marques n'en faisant pas partie (ou pas beaucoup en tout cas), j'ai eu une réflexion plus approfondie au bout du compte.
Je me suis rendue compte que 90 % des blogueuses et youtubeuses noires ne sont que des vitrines publicitaires pour des marques non noires, elles ne proposent quasi jamais de produits issus de la communauté noire (Afrique, Caraïbes, Amériques).
Du coup les personnes qui les suivent, ne sont pas sensibilisées ou attirées plus que ça par des marques et produits de notre communauté, et ça me fend le coeur.
C'est après une énième vidéo de racisme ordinaire envers les noirs (les cheveux des filles noires en particulier) que j'ai décidé d'arrêter de promouvoir des produits qui ne sont pas issus du Black Business. Car j'ai constaté que les marques ne proposent jamais de produits black business, qu'elles défendent toutes les causes sauf les attaques faites envers les noirs, mais qu'elles sont ravies de se servir de nous pour attirer les consommateurs noirs.
Pour revenir à mon enfance, j'ai comme souvenir très fort que la société était très différente (en Martinique en tout cas), de celle actuelle.
J'ai passé mes premières années dans un hameau du beau nom de Morne Des Esses en Martinique, un endroit très puissant du fait du nombre d'esclaves marrons qui s'y réfugiaient (les esclaves en fuite), puis des mulatres libres qui s'y sont installés.
Depuis l'époque de l'esclavage et les années post abolition, ce lieu a été un endroit où les noirs se soutenaient, se débrouillaient, vivaient entre eux, sans dépendre de l'extérieur.
Tous les corps de métier existaient dans ce hameau, chacun, même sans avoir fait d'études, a trouvé un métier pour subvenir à ses besoins, mes grands-parents les premiers.
Et les souvenirs que j'en garde, c'est qu'on achetait quasiment tout entre noirs et mulatres (métis).
Boulangerie, boucherie, tailleur, essence, médecin, pharmacie, légumes et fruits, poissonnier (vente à domicile par fourgonette), coiffeur, épicier, bijouterie, médecine locale, tontine (mutuelle locale), aliments pour animaux, réparateur d'électroménager, maçon, charpentier, menuisier, électricien, plombier, marchands en tout genre, etc.
J'étais vraiment toute petite, mais je garde des souvenirs puissants de cette époque.
Acheter entre eux n'était pas compliqué pour mes grands-parents, et c'est la départementalisation de la Martinique, les 40 % de salaire en plus des fonctionnaires (qui a crée une espèce de bourgeoisie en retrait des autres martiniquais), les départs massifs liés au BUMIDOM qui ont changé ces bonnes habitudes de Black Business.
J'ai vu la transition se faire au fur et à mesure de ma croissance, on faisait les courses au supermarché, on achetait les habits et chaussures au centre commercial, le pain en grande surface plutôt que dans la camionette du livreur de la boulangerie, etc.
Ma mère a tenté pourtant de suivre l'exemple de ses parents, on est passé d'un logement en ville à une maison à la campagne, avec des arbres fruitiers, des légumes pays, des moutons, cochons, lapins, poules à élever.
Mais ça n'a pas duré dans le temps, alors que ça aurait été une source d'économie bien utile à long terme.
J'ai également vu la transition entre une identité Martiniquaise liée au produits fait maison et hérités des esclaves (nougat pistache, tablettes coco, jus de canne, jus de goyave, jus de prune de cythère, sorbet coco etc.) à une industrialisation de produits 100 % békés (les colonisateurs esclavagistes) qui sont maintenant l'image des antilles (floup, caresse antillaise, royal soda, saucisson gaul, frozen super coco, chacha, chanflor, ddier, la plupart des rhums martiniquais, vita malt, etc.).
Nous avons délaissé l'héritage de nos grands-parents et de certains de nos parents pour enrichir ceux qui ont torturés nos ancêtres.
Un Martiniquais à l'heure actuelle, ne sait même plus comment se passer de la consommation de produits qui n'existaient pas il y a à peine deux générations, mais se refuse à consommer les produits naturels de l'île, ces mêmes produits qui ont sauvé la vie de leurs ancêtres à l'époque de l'esclavage.
On va préférer un floup à un sorbet, un snack élisé plutôt qu'un bokit sur la savane de Fort de France, une caresse antillaise plutôt qu'un bon jus fait maison.
Et pourtant, avec tout le chômage qu'il y a au pays, revenir ne serait-ce qu'à 50 % à des achats Black Business, sauverait la situation économique de nos semblables.
Si nos grands-parents le faisaient naturellement, pour nous ça sera différent car nous ne sommes pas habitués, mais nous n'étions pas habitués à internet et à l'euro, pourtant nous faisons bien avec actuellement.
L'année 2019 a été ma sonnette d'alarme, ma prise de conscience ultime sur cette nouvelle habitude à prendre, consommer au moins à 50 % chez les Entrepreneurs Noirs.
Ma tenue :
Robe en wax imprimés jaune et bleu, col bardot, bas évasé, tailleur Afro Entrepreneur
Manteau long, couleur poil de chameau (camel) La Redoute
Collants bleus Auchan
Salomés à talons bleus Eram
Boucles d'oreilles achetées chez un Afro Entrepreneur au marché de Brixton (quartier Afro de Londres)
Sac bleu, blanc et jaune River Island
Coiffure :
Triple PUFF (1 high side hair, 1 puff simple et 1 low puff)
Maquillage :
Teint
Crème hydratante Diadermine
B6 Priming spray Urban Decay
Anti cerne Amande Nars
Double wear 5C1 Estée Lauder
Studio fix NW45 Mac
Blush jaune 08 Black up
Diamond bomb FENTY BEAUTY
Killawatt foil FENTY BEAUTY
Fixateur Mist & Fix Make up for ever
Sourcils
Dark brunette 702 S COSMETICS
Yeux
Tropical eyeliner 01 Kiko
Better than sex waterproof Too Faced
Lèvres
Contour Clubbing 64 Bourjois
Viva glam Lustre Mac
Rouges à lèvres 18 et 19 orange Black up
Vernis :
Orange 310 Kiko
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